Nous nous approchons de Pâques, Jésus vit ses dernières semaines au milieu de nous, au milieu d’un monde complètement indifférent à ce qui est sur le point de se passer, les apôtres n’ont encore rien compris, la mort de Jésus est pour eux impensable. Jésus lui, continue à rayonner l’amour, à prêcher le pardon.

A l’entrée de Jéricho, il rencontre un aveugle qui crie : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » Tout le monde essaie de le faire taire, mais lui crie de plus belle : « Aie pitié de moi ! » Jésus l’appelle pour lui demander : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » et lui de répondre : « Seigneur que je retrouve la vue. » Jésus lui dit : « Retrouve la vue. Ta foi t’a sauvé » Et voici l’ancien aveugle guéri qui aussitôt, sans se poser de question part à la suite de Jésus en rendant gloire à Dieu. A la sortie de Jéricho, il s’arrête de nouveau pour dire à Zachée : « Descend vite, aujourd’hui il me faut demeurer chez toi ! » En un instant l’argent ne compte plus pour lui et le voilà devenu un enfant d’Abraham et il partage ses biens avec les pauvres.

Arrivée à l’entrée de Jérusalem, Jésus pleure sur Jérusalem : « Si toi aussi, tu avais su, en ce jour comment trouver la Paix... Mais tu n’as pas reconnu le temps où tu as été visité. Enfin, Jésus entre dans le Temple de Jérusalem, dans son Temple et le trouve transformé en une caverne de bandits. Le Temple, la maison de Dieu, la Maison de la prière est devenue une caverne d’Ali-baba. Il se met en colère et met tout le monde dehors.

Ne devrions-nous pas relire tout ce que Jésus a dit et fait durant ses dernières semaines ? Ses faits et gestes, ses enseignements semblent avoir gardé toute leur actualité. Nous sommes tous des aveugles incapables de voir la réalité vraie des choses, comme Zachée, nous ne pensons qu’à nous enrichir d’une manière ou d’une autre, et l’intérêt que nous portons à l’Eglise est devenu bien secondaire, sinon inexistant. Nos cœurs sont-ils vraiment la Maison de Dieu, le Temple de l’Esprit, le lieu de l’intimité avec le Christ ?

Mais l’heure vient pour Jésus de passer de ce monde à son Père : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout ! » Jésus va prendre le temps d’épancher son cœur divin pour nous révéler et nous conduire jusqu’au sein du Père. Et les étoiles jaillissent comme autant de lumières pour chacun de nous : « Je vous donne un commandement nouveau : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” » ; « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! » ; « Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » ; « Soyez un comme nous sommes un » ; à un disciple qui lui demandait de lui montrer le Père, Jésus répondit : « Qui me voit, voit le Père ! »

Je pourrais continuer... Je terminerai en vous invitant à rencontrer la pauvre veuve de l’Évangile de Saint Marc, Jésus regarde les riches qui viennent jeter dans le trésor du Temple des poignées de grosses ferrailles pour se faire remarquer et il s’arrête sur une pauvre veuve qui n’a plus qu’une seule piécette et qui la jette sans bruit dans le trésor, car elle se remet toute entière entre les mains de son Père du ciel dans une confiance totale.

Profitez des dernières semaines de carême pour relire tous ces récits des dernières semaines de Jésus, faites la vérité en vous, dans votre cœur et dans votre vie et préparez-vous à la grande semaine qui des rameaux au matin de Pâque. Nous contemplerons l’agneau sans défense qui porte le péché des multitudes, mon péché, lui l’agneau innocent qui porte le péché du monde. Avec Simon de Cyrène nous serons peut-être réquisitionnés pour l’aider à porter la Croix, alors surtout, ne passons pas à côté, il nous y attend.

Que l’Esprit Saint vous accompagne tout au long de ce carême, même s’il est déjà bien entamé, il n’est jamais trop tard avec Jésus, le dernier arrivé est traité comme le premier. Au matin de Pâques, nous aurons la joie de crier ensemble : « Il est vraiment, il est vraiment Ressuscité ! »

 + Jean-Pierre Cattenoz