– Les bourses s’effondrent, la récession gagne du terrain, les entreprises annoncent chômage technique et licenciements en nombre, autant d’événements qui viennent bouleverser la vie de bien des familles en ce début d’année. Nous ne pouvons pas rester indifférents à ce qui se passe autour de nous. Dans le tiers monde, les émeutes de la faim nous rappellent la triste réalité de la vie de millions d’hommes, de femmes et d’enfants à travers notre pauvre planète. La guerre fait rage en Israël et dans bien des régions du globe.
– Nous venons de fêter la naissance de l’Emmanuel, Dieu au milieu de nous, une naissance qui garde toute son actualité car le Seigneur et lui seul pourra apporter une réponse à la crise de notre monde, il est source de vie, de force et d’amour capable d’illuminer notre vie et celle de nos frères les hommes tout au long de cette nouvelle année qui commence.
Je voudrais vous partager tous les vœux que je forme pour notre Eglise diocésaine et pour chacun de nous en ce début d’année.
– D’abord, je souhaite que nous vivions toujours davantage de l’eucharistie, de la Parole de Dieu et de la prière. Nous devons vivre dans une intimité toujours plus grande avec celui dont nous sommes les ambassadeurs.
– Comme le disciple bien-aimé, nous devons également prendre Marie chez nous, elle nous donnera d’avoir part à sa fécondité de grâce pour la vie de notre Église diocésaine.
– Je souhaite que notre diocèse soit une authentique école de communion où dans la complémentarité de nos tempéraments et de nos charismes respectifs, nous nous mettions tous au service du Seigneur ;
– Nous savons combien il est facile de juger, de critiquer et nous savons, moi le premier, combien nous succombons facilement à cette tentation. Alors ayons le courage de nous demander pardon mutuellement et ayons le courage de mendier auprès du Seigneur cette grâce de la communion fraternelle.
Ma grande joie est de voir aujourd’hui la courbe du nombre de prêtres dans le diocèse non seulement se stabiliser mais commencer à remonter et la pyramide des âges retrouver son sens normal ; je m’en réjouis car nous avons besoin de prêtres dans chacune de nos paroisses.
– Je voudrais en ce début d’année dire « Merci » à tous les prêtres et inviter tous les chrétiens à rendre grâce pour les prêtres qui se dévouent à leur service.
– Je dis merci à ceux qui, originaires du diocèse, donnent à notre Église tout son enracinement provençal.
– Je dis merci à tous ceux qui sont venus d’ailleurs – et c’est une tradition dans le diocèse depuis des décennies d’accueillir des prêtres venus de Bretagne, de Bergame, du Nord, de Lorraine ou d’ailleurs. Ils sont le signe de la catholicité de notre Église et ils nous apportent l’aide dont nous avons besoin en ce moment de la vie de notre Église diocésaine.
Ma joie est aussi de voir grandir le nombre de séminaristes qui se préparent à prendre la relève. Au jour d’aujourd’hui, ils sont environ 25 séminaristes. Comment ne pas rendre grâce à Dieu pour tous ces jeunes qui font le don de leur vie pour venir servir notre Eglise.
– Parmi ces séminaristes beaucoup viennent d’ailleurs et il faudrait tous que nous portions ardemment le souci de faire naître et mûrir des vocations dans notre diocèse.
– Les vocations sont souvent liées à la présence de familles vraiment chrétiennes. Nous avons certainement un effort à faire pour investir davantage dans la pastorale familiale de façon à aider au développement de familles chrétiennes au sein desquelles les enfants pourront grandir en chrétiens et répondre à la vocation que l’Esprit mettra dans leur cœur. Je souhaiterais que nous puissions développer le service diocésain de la pastorale familiale pour mieux accompagner les familles dans leur chemin de foi.
– Je souhaite qu’autour et avec le Père Michel Berger, un travail d’accompagnement spirituel des adolescents puisse se développer, pour ne pas laisser s’étouffer des vocations potentielles.
– Bien sûr, le nombre croissant de séminaristes pose des questions d’organisation, de finances, mais à travers les séminaristes, ce sont les prêtres de demain que nous formons.
– Je souhaiterais qu’autour du Studium de Notre-Dame de Vie qui devrait jouer un rôle analogue à celui de l’École cathédrale à Paris, puissent se développer des Maisons de séminaristes en lien avec des paroisses de manière à donner une visibilité aux séminaristes du diocèse.
Depuis des années, ma grande souffrance est de voir de nombreuses communautés religieuses quitter le diocèse en raison du vieillissement de leurs membres et de l’absence de relève, il s’agit d’une véritable hémorragie qui laisse la vie religieuse exsangue dans notre diocèse.
– Je ne peux accepter de voir disparaître la vie consacrée de notre Eglise diocésaine, elle a sa place, indispensable dans la vie de nos paroisses et de notre Eglise.
– Si notre diocèse n’avait plus en son sein le dynamisme de la vie consacrée, il lui manquerait une réalité vitale.
– Ces dernières années, j’ai pris mon bâton de pèlerin pour trouver des communautés de consacrés qui pourront prendre la relève de celles qui nous quittent.
– Mon désir est d’arriver à assurer la présence d’au moins une communauté dans chacun de nos doyennés. Nous allons y arriver et je m’en réjouis. Bien sûr, leur arrivée entraîne une charge financière lourde, j’aurais aimé que les communautés qui quittent le diocèse acceptent d’aider les communautés qui arrivent à s’installer ; malheureusement ce n’est pas souvent le cas et il faut le regretter. J’espère aussi que progressivement, les communautés religieuses pourront s’auto-suffire.
– En même temps, la présence de communautés religieuses a toujours été source de vie pour nos paroisses. Il suffit de regarder chacune de nos paroisses : autrefois il y avait toujours des sœurs et souvent des frères qui participaient les uns et les autres au dynamisme missionnaire de notre Eglise.
– Les curés qui ont demandé et accueilli des communautés religieuses pourraient témoigner de l’importance de leur présence au cœur de leur paroisse.
– En ce début d’année, je voudrais rendre grâce au Seigneur pour toutes les communautés religieuses et pour toutes les communautés nouvelles qui acceptent de venir prendre la relève de la présence de la vie consacrée au cœur de notre Église.
– Je souhaite également que les laïcs puissent nous aider au maximum à partager la charge que représente l’arrivée de nouvelles communautés.
En ce début d’année, je souffre également de voir combien nous avons du mal à assurer une présence chrétienne au sein des différents milieux de notre société.
– Les mouvements d’action catholique, que ce soit les mouvements de jeunes ou les mouvements d’adultes ont eux-mêmes du mal à trouver leur place de témoins du Christ et de l’Eglise au cœur du monde.
– Comment pourrions-nous nous entraider tous pour redécouvrir dans la force de l’Evangile et de l’eucharistie dominicale en paroisse la source vitale de toute vie en Christ ?
– Nous avons là un véritable défi pour notre Eglise aujourd’hui.
Par contre, je vous avoue que je suis aussi un peu comme le ravi de la crèche quand je vois tous ceux et celles qui se dévouent pour le service des plus pauvres, des rejetés de notre société.
– Que ce soit à la ferme Bézert, que ce soit à la soupe de l’amitié ou à l’accueil de nuit des "sans abri" qui a été demandé au Secours Catholique d’Avignon, sans parler du Mas de Carles ou de Berdines, de Job’Appart ou de la passerelle.
– Comment ne pas s’émerveiller pour tous ceux et celles qui, au jour le jour, sans faire de bruit se mettent ainsi au service de leurs frères les plus démunis.
– Je vous l’avoue, mon vœu le plus profond pour nous tous, est que nous gardions tout au long de cette année un regard capable de s’émerveiller devant tant de charité et d’amour qui se vit au quotidien de notre monde. Au regard de Dieu, un tel poids d’amour surcompense tout le mal qui malheureusement continue de se déchaîner aujourd’hui encore.
– Puissions-nous également arriver à nous émerveiller les uns devant les autres car Dieu ne cesse de faire des merveilles en chacun de nous. Bonne année à tous !
Je souhaite que la réflexion demandée aux prêtres et aux diacres sur la question de l’âge de la confirmation puisse déboucher sur une démarche diocésaine et aboutir à des décisions pratiques. Pour cela, il est important que l’ensemble des prêtres apportent leur contribution et la transmettent à la commission qui devra en présenter la synthèse en fin d’année pastorale.
Je donne maintenant la parole à notre économe diocésain car toute la vitalité de notre Église diocésaine a un coût et de plus, nous avons-nous aussi été touchés par la crise et nous devons faire face. A ce propos, j’ai annoncé aux doyens qu’avec l’économe diocésain, nous ferions entre janvier et mars, une réunion par doyenné en soirée pour rencontrer les responsables des affaires économiques, les prêtres et tous ceux qui voudraient partager sur la situation économique du diocèse.
+ Jean-Pierre Cattenoz
Archevêque d’Avignon