Les événements se succèdent en ce début d’année et tous nous révèlent la richesse de notre Église dans sa diversité.
Avec le général des Carmes et les responsables de l’Institut Notre-Dame de Vie, nous venons de rendre grâce pour la décision de l’Église de déclarer « Vénérable » Henri Grialou, aveyronnais de naissance, devenu prêtre diocésain puis carme avant de fonder à Venasque l’Institut carmélitain Notre-Dame de Vie. À travers lui, le bon Dieu semble vouloir nous rappeler l’importance de la vie baptismale et de l’Esprit Saint dans le quotidien de notre vie de chrétien. La prochaine étape devrait être sa béatification quand et comme le bon Dieu le voudra.
Avec tous les consacrés de notre Église diocésaine, nous avons célébré la journée de la vie consacrée, l’occasion de nous rappeler l’importance des moines, des moniales, des religieux et religieuses de vie apostolique, des membres d’instituts séculiers, des vierges consacrées et des ermites. Tous et toutes, chacun à sa manière, témoignent que Dieu seul suffit à donner tout son sens à une vie d’homme. Le don de soi, total, totalement indéterminé et souvent renouvelé porte témoignage, à travers une multitude de vocations, d’une vie consacrée à Dieu seul pour le service de toute l’Église. Cela peut nous paraître incompréhensible, mais rappelons-nous la manière dont autrefois pendant que Moïse priait les bras en croix sur la montagne, le peuple qui se battait dans la plaine avait le dessus ; mais quand il baissait les bras, le peuple perdait pied. Dans notre Église, comme dans toute Église diocésaine, nous avons besoin de la prière des contemplatifs et de tous ceux qui, dans leur vie, unissent contemplation et action pour avoir le dessus dans tous les combats de la vie. L’Église forme un tout et nous avons besoin des uns et des autres pour faire Église.
Avec toute l’Église, nous nous apprêtons à faire mémoire du cinquantième anniversaire du Concile Vatican II. Les 24 et 25 mars prochain un grand weekend rassemblera à Lourdes des délégués de tous les diocèses de France pour faire mémoire de cet événement si important dans la vie de notre Église. Dans le diocèse, durant le carême, des fiches de travail seront distribuées pour que nous puissions nous réapproprier quelques points marquant de la Constitution « Gaudium et Spes ».
À partir du 9 octobre, date anniversaire de l’ouverture du Concile, le Saint Père nous invite à vivre une année de la foi, là encore pour renouveler le regard de notre foi dans la lumière de toute la richesse du dernier Concile.
Pendant tout ce temps, un autre événement occupera notre Église, la préparation de « Diaconia 2013 », un temps fort qui nous permettra dans nos paroisses, nos mouvements, nos villages, nos quartiers d’ouvrir nos yeux sur toutes les formes de pauvretés qui nous entourent. Mais cela n’aura pas pour but de faire un inventaire sans lendemain, mais de retrousser nos manches pour œuvrer au service de la charité à tous les niveaux : impossible de vivre du Christ sans rayonner de sa charité de façon concrète et quotidienne.
Parallèlement, l’année jubilaire se poursuit et nous conduit à redécouvrir l’importance de cette transmission de la foi de génération en génération depuis plus de neuf siècles. Nous ne serions pas là si, dans chacune de nos familles, il n’y avait pas eu, de génération en génération, des chrétiens qui, humblement, dans le quotidien de leur vie n’avaient été d’authentiques témoins du Christ auprès de leurs enfants, de leur voisins, au cœur de leur village. Nous nous devons de rendre grâce pour cette longue chaîne de croyants qui ont permis qu’aujourd’hui nous puissions, nous aussi, vivre de la vie du Christ et en être les témoins ! A eux tous, nous devons associer les pasteurs qui les ont formés et accompagnés sur ces chemins de sainteté.
Certes l’avenir de notre monde occidental peut nous paraître bien sombre, mais devant tant de merveilles, je ne peux m’empêcher de rendre grâce pour la vitalité de notre Église de Provence où notre diversité est notre richesse.
+ Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon