En Saint Marc, les femmes sont devenues folles, elles se sont mis en tête de rouvrir le tombeau pour embaumer le corps de Jésus. Mystérieusement, quand elles se mettent en route à nuit noire, le soleil est déjà levé, mais de quel soleil s’agit-il ? N’est-ce pas Celui qui est la lumière des nations ? Quand elles arrivent, la pierre est déjà roulée et, dans le tombeau, elles voient un jeune homme vêtu de blanc, celui-là même qui au moment de l’arrestation de Jésus avait lâché le drap dont il était vêtu et s’était enfui tout nu. Il n’est autre qu’un baptisé de Pâque, il est descendu quasiment nu dans les piscines baptismales, il est mort ou plutôt le Christ est mort à sa place et désormais il est vivant de la vie du Ressuscité, il est revêtu de vêtements blancs. Il a pour mission de transmettre aux femmes le message de Pâque : « Il est ressuscité, il est vivant et allez dire à ses disciples : Il vous précède en Galilée, c’est là que vous le verrez ». Les femmes s’enfuirent et ne dirent rien à personne, mais cela n’a aucune importance, car désormais, les baptisés ont pour mission d’aller dire à tous les hommes : « Il est vivant, il vous précède dans la Galilée de vos vies quotidiennes, c’est là que vous le rencontrerez ».
En Saint Jean, les disciples ont peur, ils se sont enfermés quand Jésus vint au milieu d’eux, désormais il sera toujours au milieu de nous, mais découvrirons-nous sa présence ? Son message est simple : « La paix soit avec vous ! » La paix de Dieu est une véritable guérison de l’homme avec lui-même, avec ses frères et avec toute la création. L’homme retrouve son unité dans le Christ ressuscité, en lui les hommes retrouvent une authentique communion et la création tout entière se réjouit, elle peut retrouver sa signification plénière : être au service du projet créateur, tout rassembler dans le Christ. Pour réaliser tout cela, le Ressuscité leur montre ses mains et son côté car cette paix est le fruit de son sacrifice, de sa mort sur la Croix. Alors il souffle sur les disciples pour donner vie à cette nouvelle création au souffle de l’Esprit à travers les sacrements en faisant référence directement au baptême qui nous donne le pardon des péchés et par là nous ouvre le chemin de la vie en Christ. Malheureusement Thomas n’était pas là et il se refuse à croire sans avoir vu les mains et le côté transpercé de Jésus. Huit jours plus tard, le Ressuscité est de nouveau là, au milieu d’eux. Il invite Thomas à mettre ses doigts dans ses plaies et sa main dans son côté ! L’apôtre ne peut que proclamer sa foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Alors Jésus peut se tourner vers nous et nous dire à tous : « Heureux ceux qui croiront sans avoir vu ».
Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon