« Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts », « Aujourd’hui, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin ». Il a pris sur lui nos fautes, il s’est chargé de nos infirmités, il a reçu sa couronne, une couronne d’épines, il est monté sur la croix son trône de gloire. En guise d’honneur, il a reçu des crachats, des outrages, des blasphèmes ; les autorités religieuses, civiles et militaires, la foule, tous étaient unanimes et nous étions des leurs. Maltraité, il n’ouvre pas la bouche. Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à cause des péchés de son peuple.
Par sa mort, il nous rend la vie, il attire tous les hommes à lui et de son cœur transpercé jaillissent les sources de la vie, les sources de l’amour. Le fruit de son sacrifice nous rejoint à travers les sacrements qui nous donnent de participer pleinement à son sacrifice. Aujourd’hui, par le baptême, il est donné à l’homme de naître à la vie d’enfant de Dieu dans l’unique Bien-aimé du Père, une vie qui devra déployer ensuite toutes ses richesses divines.
L’huile des catéchumènes que nous allons consacrer donne à nos frères catéchumènes la force de lutter dans le combat de la vie spirituelle contre toutes les forces du mal. Le bain d’eau, tombeau du vieil homme et berceau de la vie divine, leur donne de naître à la vie même de Dieu. Le saint Chrême que nous allons consacrer et dont ils seront oints nous rappelle combien la présence divine en eux devra rayonner comme un parfum la bonne odeur du Christ tout au long de leur vie. Par le sacrement de la confirmation, par l’onction de saint Chrême et par la parole - « Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu » -, Dieu mettra en place en eux tout ce qui permettra à l’Esprit Saint d’agir en eux pour leur donner de vivre en enfants de lumière, de devenir des saints en se laissant habiter et conduire par l’Esprit Saint, de trouver leur place dans le Corps du Christ et d’être de vrais témoins du Christ au cœur de leur vie.
Par l’eucharistie, les nouveaux baptisés de Pâques pourront s’unir enfin pleinement au Christ comme nous tous : ils pourront participer au mystère du calvaire et communier au sacrifice de la Croix, ils pourront communier au corps et au sang du Seigneur pour vivre de plus en plus unis à lui ; ils pourront découvrir une nouvelle communion, celle qui nous unit tous dans l’Église, Corps du Christ ; ils pourront ouvrir leurs regards sur toutes les merveilles que Dieu met sous nos yeux, ils apprendront à vivre dans l’action de grâce, dans l’eucharistie ; enfin, ils découvriront le mystère insondable de la présence réelle – Il est là, il est vraiment là présent sous les apparences du pain et du vin – et cette présence envahira leur vie. L’eucharistie sera, pour eux comme pour nous, comme un concentré de vie chrétienne.
Le Saint Chrême sera de nouveau utilisé pour les ordinations. Le sacrement de l’Ordre, à travers ses trois degrés, donne à l’Église les ministres dont elle a besoin pour mettre les saints, c’est-à-dire les baptisés, en état d’accomplir leur ministère spécifique, construire le corps du Christ, l’Église.
Le sacrement du mariage donnera aux époux l’amour même du Christ pour grandir sur le chemin de l’amour dans leur vie conjugale et familiale.
Nous allons enfin consacrer l’huile des malades, elle sera utilisée pour le sacrement des malades qui leur donne de vivre leur épreuve en chrétiens : « Si quelqu’un est malade, qu’il appelle les prêtres de l’Église ; ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon ».
Aujourd’hui, nous portons dans notre prière tous les malades de nos familles, de nos hôpitaux, de nos maisons de retraite, de nos frères prêtres âgés et malades. Unis à la Croix de Jésus, ils participent mystérieusement à son sacrifice.
Aujourd’hui, comment ne pas rendre grâce pour l’amour de miséricorde de Dieu notre Père qui nous vient du cœur transpercé du Christ et nous rejoint à travers les sacrements. Oui, le Seigneur est vivant et il nous précède dans la Galilée de nos vies quotidiennes, c’est là que nous le rencontrerons.
Aujourd’hui, en cet anniversaire du jour où le Christ fit partager son sacerdoce à ses apôtres, et à nous prêtres et évêques, y associant les diacres dans l’ordre du service, rendons grâce pour ce don que le Christ a fait et continue de faire à son Église.
Demandons au Seigneur de nous rendre dignes de ce don en nous donnant de grandir dans l’humilité et d’être serviteurs, esclaves du Christ pour nos frères.
Aujourd’hui, au moment où le Seigneur entre dans sa Pâque, laissons déborder notre action de grâce pour cet amour qui nous fait tous prêtres, prophètes et rois ; prêtres pour offrir nos vies en sacrifice saint, agréable à Dieu ; prophètes pour témoigner de l’amour de Dieu et de son projet sur l’homme et la création tout entière ; rois pour transfigurer le monde de sa présence et de sa lumière.
En cette année jubilaire, puissions-nous tous accueillir la grâce du Seigneur, nous remettre nos dettes mutuelles et redécouvrir la puissance de cette grâce qui nous fait frères, fils du même Père, appelés à vivre en communion les uns avec les autres, sans jamais oublier que c’est à l’amour que nous aurons les uns pour les autres qu’on nous reconnaîtra comme les disciples du Ressuscité.
Le chemin de jubilé que nous sommes invités à vivre nous permet d’approfondir toujours davantage notre vie d’enfant de Dieu dans l’unique Bien-aimé du Père, dans l’action de grâce pour la miséricorde qui ne cesse de nous rejoindre. L’autel de la Métropole est la source d’où jaillit la Vie, là où est l’autel, là est le Christ et là où est le Christ, là est l’Église.
Chrétiens, devenons ce que nous sommes et devenons ce que nous recevons. La fin de toutes choses, c’est l’Église.
Amen.