Il lui fallait bien agir dans la puissance de l’Esprit qui venait de l’envahir ! Il a seulement, comme la Samaritaine, laisser déborder de son cour les eaux vives de l’Esprit pour qu’elles jaillissent en source de vie. Il avait les mains vides, mais il a simplement, par ses mains, laissé le Christ toucher cet homme blessé par la vie pour le remettre debout. Grâce à lui, la lumière du Christ a pu venir illuminer les ténèbres de cet homme : n’est-il pas la Lumière du monde, le Chemin, la Vérité, la Vie ? Pierre doit se justifier devant la foule, il doit de nouveau témoigner et chanter les merveilles de celui qui source de toute vie, “initiateur de la vie”, de toute vie : “La foi qui vient de Jésus a rendu à cet homme toute sa santé en votre présence à tous ! Cela dit, frères, [...] convertissez-vous et revenez à Dieu !” (Ac 3, 16-17)
En fait, personne ne comprend (cf. Ac 4, 13) : Pierre et Jean ne sont que des gens quelconques, sans instruction et pourtant, ils sont pleins d’assurance et par leur parole, des paroles toutes simples, ils touchent les cours et les foules se rassemblent pour les écouter et se convertir. Ils reconnaissent en eux des compagnons de Jésus, voilà leur secret ; et Pierre le sait bien, la puissance de sa parole ne vient pas de lui, elle vient de l’Esprit Saint, il est rempli de l’Esprit Saint !
Au moment où se déroule dans notre diocèse une grande mission avec l’aide des jeunes de l’école d’évangélisation de Jeunesse-Lumière, comment ne pas relire avec joie ces premiers chapitres des Actes des apôtres pour retrouver à notre tour le dynamisme de l’Esprit toujours à l’ouvre dans notre Église aujourd’hui. Être missionnaire n’est pas facultatif, la mission est une dimension intégrante de notre vie de baptisé. Avec Pierre et Jean, chacun de nous doit pouvoir dire : “Nous ne pouvons pas, quant à nous, ne pas publier ce que nous avons vu et entendu” (Ac 4, 20) ; et ajouter avec Paul : “Annoncer l’Évangile n’est pas pour moi un titre de gloire, c’est une nécessité. Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !” (1 Co 9, 16). La mission est l’affaire de tous, l’Église n’existe que pour cela : pour évangéliser.
La mission se déroule comme une grande préparation à la fête de l’Immaculée et la Vierge Marie se réjouit car sa mission à elle continue aujourd’hui encore. Elle était là le jour de la Pentecôte pour enfanter l’Église, pour enfanter le corps de son Fils qui est l’Église dans la puissance de l’Esprit. Elle est là, aujourd’hui encore, pour continuer à enfanter de nouveaux enfants à l’Église dans la puissance de l’Esprit Saint et elle voudrait que nous collaborions à cette grande ouvre, elle voudrait nous donner de participer à sa fécondité de grâce pour la joie de Dieu.
Le week-end du 6 décembre, nous aurons un temps fort ensemble sur Avignon avec le samedi une expérience d’évangélisation de rue avec la participation de plusieurs communautés et le soir une grande veillée de jeunes à Saint-Pierre en Avignon. Le dimanche, nous nous rassemblerons au Sacré-Cour pour louer le Seigneur, célébrer l’eucharistie et consacrer à Marie toutes les familles du diocèse qui le souhaiteront. Enfin, le 8 décembre, nous célébrerons avec toute la solennité possible la Sainte Vierge l’Immaculée à la Métropole comme chaque année et nous rendrons grâce pour tous les fruits de cette mission.
Oui, la mission, l’évangélisation est l’affaire de tous et elle commence par notre propre évangélisation à chacun dans le quotidien de nos vies. Elle se continue au sein de nos communautés qui doivent porter témoignage de la présence du Seigneur en nous par un rayonnement authentique de charité, de cette charité qui a été répandue en nous par l’Esprit Saint qui nous a été donné.
Pendant ce temps de l’Avent, comment ne pas demander à Dieu de venir aujourd’hui encore s’incarner dans notre monde et en chacun de nous pour transformer nos vies et notre monde ? Et comment ne pas nous préparer tous et chacun à accueillir celui qui a soif de naître en nous pour être en nous source de lumière, d’amour, et surtout pour nous donner sa propre vie en partage et faire de nous les enfants bien-aimés du Père ? Il ne nous demande rien, rien d’autre que d’ouvrir nos cours en murmurant : “Viens, viens Seigneur Jésus, viens prendre chair en moi !” Alors, il viendra la nuit de Noël naître en chacun, comme un petit enfant, et plus rien ne sera comme avant.
+ Jean-Pierre Cattenoz
Novembre 2003