À Notre-Dame des Doms, notre église cathédrale, chaque année une neuvaine nous prépare à la fête de l’Immaculée conception, la patronne du diocèse. Le 8 décembre, nous sommes tous invités en contemplant Marie à découvrir le projet de Dieu sur la création tout entière et sur chacun de nous, Marie est vraiment l’icône de l’Église à venir. Cette fête est vraiment l’occasion de féliciter Marie, l’Immaculée pour la façon dont elle s’est laissée conduire par l’Esprit Saint tout au long de sa vie jusqu’au pied de la Croix où elle a communié pleinement avec son Fils dans la grande aventure du salut du monde. Dans le mouvement de cette fête, nous sommes déjà entrés dans le temps de l’Avent, un temps privilégié pour ouvrir nos cœurs et nous préparer à accueillir l’enfant Dieu dans la nuit de Noël.
Comment se préparer sinon en mettant nos pas dans ceux de la Vierge Marie, notre Mère et en contemplant par avance l’icône de Noël ? Tout se focalise sur l’enfant emmailloté et couché dans une crèche. Marie nous invite à rester là à le regarder pour permettre à l’Esprit Saint de nous révéler le pourquoi de cette naissance de Dieu parmi nous : il a voulu se faire petit enfant pour nous dire que nous aussi nous avons à devenir petit enfant dans l’unique bien-aimé du Père.
Mais déjà, voilà les bergers qui arrivent, ils veulent nous partager tout ce qui s’est passé dans le ciel et comment les anges eux-aussi sont bouleversés par ce petit enfant emmailloté et couché dans une crèche, lui le sauveur du monde, une grande joie pour nous tous. Eux, les pauvres, à leur tour, ils restent là à contempler l’Enfant et leur cœur est tout brûlant devant un tel mystère. En repartant ils ne peuvent s’empêcher de partager toutes ces merveilles à tout ceux qu’ils rencontrèrent, les avez-vous rencontrés ?
Marie reste là à méditer tous ces événements et ses paroles dans son cœur. Là se produit l’impensable : la Parole prend vie dans son cœur, s’incarne en elle et elle communie pleinement à son fils, le Verbe fait chair. Ils ne font plus qu’un tous les deux et ils nous invitent à entrer à notre tour dans cette unité bouleversante.
Joseph est là, dans l’ombre, il ne dit rien, mais il est là dans le silence : demandons-lui de nous tenir là nous aussi dans le silence à accueillir tous ces événements qui viennent changer notre vie.
Le jour de sa circoncision, il recevra le nom de Jésus, Dieu sauve ! Nous sommes là au cœur de toute l’histoire de l’humanité, plus rien ne sera comme avant ! Si nous suivons Joseph et Marie jusqu’au Temple où Syméon et Anne nous attendent. Comme Syméon, nous sommes invités à prendre l’enfant dans nos bras pour aller jusqu’au cœur du mystère, du mystère de l’amour et notre cœur sera tout brûlant au souffle de l’Esprit.
Mais voici les mages qui, à leur tour, arrivent bruyamment et se prosternent devant l’enfant pour reconnaître en lui leur roi, leur Dieu et leur sauveur. Je les ai suivis depuis leur départ jusqu’à Jérusalem, puis jusqu’à la maison où était l’enfant et sa Mère. J’ai découvert avec une grande joie qu’à travers leur chemin, Dieu nous révèle tous les moyens qu’il est prêt à employer pour nous rejoindre, pour rejoindre tout homme, et depuis mon cœur est émerveillé devant ce Dieu qui n’a qu’un désir : nous rejoindre, nous libérer de toutes les conséquences du péché des origines qui est venu casser le projet créateur, nous prendre dans sa propre vie divine et nous donner enfin de grandir vers la plénitude de la vie en Christ et en Église. Dieu utilise sept moyens pour nous rejoindre et nous accompagner : Il nous parle par des signes, Il nous parle par sa Parole, Il nous parler par le Christ lumière des nations, Il nous parle par la maison Église, Il nous parle dans son être de nouveau-né emmailloté et couché dans une crèche, Il nous parle par sa Mère qui veut nous donner de participer à sa fécondité de grâce. Enfin, il nous parle en nous invitant à nous prosterner et à adorer notre roi, notre Dieu et notre sauveur. Si nous prenons le chemin des mages, nous aussi nous repartirons par un autre chemin, car nous ne serons pas les mêmes, nous aussi nous virons un vrai chemin de vie.
Je vous souhaite à tous une sainte fête de Noël dans la joie du chemin de vie que Dieu nous propose.
+ Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon