Appel aux familles et aux communautés afin d’accueillir des familles de migrants
Il y a eu beaucoup de générosité : nous avons déjà un certain nombre de logements disponibles. Jusqu’à maintenant il y a seulement quelques centaines de personnes qui ont été mises en centres d’accueil spécialisés en région parisienne. Mais pour l’heure, nous, nous n’avons pas encore de Syrien, ni d’Irakien dans le Vaucluse. Mais avant de pouvoir se préparer à accueillir des migrants, nous sommes en train de travailler : nous avons eu une réunion de cellule de crise avec l’ensemble des acteurs qui vont essayer de mettre en place une sorte de vademecum de l’accueil des réfugiés. Il faut étudier toutes les questions comme la question du logement : vérifier que le logement proposé puisse réellement accueillir une famille ; voir ensuite avec le propriétaire, dans quelles conditions va se faire la location ; pour l’instant, il faut que cela passe par une société habilitée à faire un bail mais en même temps il faudra mettre à l’abri le propriétaire de tous les risques encourus. Autre question à poser : si par exemple, la famille pose des problèmes au bout d’un certain temps, que faudra-t-il faire et quelle sera la prise en charge par les services sociaux ?
Il y a aussi la question de la nourriture. L’Etat promet qu’il y aura un salaire minimum donné, mais au début, il faudra probablement les accueillir dans ce domaine-là aussi.
Ensuite, le gros problème du bénévolat dont nous aurons besoin, sera d’accompagner les personnes à la préfecture d’Avignon pour se faire enregistrer, d’aller à la sécurité sociale pour avoir la CMU…des tas de démarches administratives combien difficiles. Pour la langue, l’Etat, pour la langue, a prévu des traducteurs dans les centres administratifs, mais les réfugiés auront besoin de personnes qui pourront les conduire dans tel service de la préfecture, rester pour les aider dans la démarche jusqu’au guichet et même après.
Dès l’appel du Saint Père, j’ai pris contact avec le Préfet qui m’a écouté de manière tout à fait positive. Et dès qu’il a eu un premier dossier sur l’accueil des migrants, il me l’a transmis avec les coordonnées de la personne qui, à la préfecture, va se charger de tout ce qui touche aux migrants. Cela veut dire, qu’avec la préfecture, nous avons maintenant une ligne directe pour pouvoir réfléchir ensemble au problème.
A la mairie d’Avignon, 3 réunions ont eu lieu et le Secours catholique a été invité, mais l’évêque ou un de ses représentants n’y ont pas été conviés.
Dans notre diocèse, c’est le Père Jean Marie Gérard, vicaire général, qui est chargé de coordonner la cellule de crise…quand, par exemple, les curés disent qu’ils vont prendre 3 réfugiés dans leur presbytère. Mais le presbytère est-il le lieu le plus approprié pour accueillir une famille ?… Tout cela demande réflexion. On a encore 3 ou 4 semaines avant de voir arriver les migrants.
Quand les migrants arrivent, ils vont tout d’abord dans des centres spécialisés où leur dossier va être étudié un minimum, pour déboucher sur un statut de réfugié politique.
Il y aura donc la mise en place de ce statut et tout ce qui s’en suit, et, ensuite, c’est à ce moment-là qu’ils arriveront ici et nous pourrons les accueillir dans nos familles.
Enfin dernière étape : nous devrons leur trouver un statut d’intégration dans notre pays.
Accueil de chrétiens ou non-chrétiens ?
On accueille les gens sans distinction de religion. Mais s’il y a 3 familles de musulmans et 3 familles de chrétiens qui veulent accueillir des réfugiés musulmans et chrétiens, il vaut mieux, culturellement, que les musulmans accueillent les réfugiés musulmans et que les chrétiens accueillent les réfugiés chrétiens.
Mais cela ne doit pas être un critère absolument voulu.
En même temps que je suis émerveillé par la générosité, je suis étonné par la réticence d’un certain nombre de personnes. L’Europe a tout à coup ouvert ses frontières et aujourd’hui, voilà qu’elle les referme ; car on assiste non plus à la venue de 80 000 migrants mais à une migration de populations semblable à celle qu’a connue l’Europe aux IIIe, IVe et Ve siècle. Et donc question : l’Europe n’est-elle pas en train de changer de visage à partir de ce mouvement migratoire ? Je comprends tout à fait que certains aient peur, mais en même temps, on ne peut pas ne pas répondre à ce que Jésus nous dit dans l’Evangile « Venez les bénis de mon Père : j’étais étranger et vous m’avez accueilli » et « Allez vous en loin de moi maudits, car j’étais étranger, et vous ne m’avez pas accueilli. »
Rentrée
Nous avons expérimenté avec les prêtres de faire un pèlerinage entre le Beaucet et Saint Gens.
A la rentrée prochaine nous aurons un grand pèlerinage diocésain où tout le diocèse sera invité, un dimanche, à marcher vers Saint Gens, avec 3 ou 4 routes de départ ; et tous, nous convergerons vers une grande Messe au sanctuaire de Saint Gens pour vivre l’unité de la famille diocésaine, de l’Eglise famille de Dieu.
Cette année, il y aura l’année de la Miséricorde, la ré-ouverture de la Métropole Notre Dame des Doms et à Pentecôte, un grand week-end pour les vocations, week-end provincial à la Sainte Baume. Et tout le monde est invité à y participer !