A la veille des élections, comme évêque, je suis tenu à un devoir de réserve, même si parfois j’ai envie de crier ma souffrance devant la situation politique dans laquelle se trouve notre pays. Le politique est-il vraiment la gestion du bien commun de notre société pour le bien de tous ou un combat pour abattre l’autre ou les autres quels qu’en soient les moyens ?
Malgré tout, je tiens à le rappeler, les ministres de l’Église, diacres et prêtres sont tenus au même devoir de réserve. Certes, nous devons inviter les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté à prendre le temps de réfléchir sur les propositions des différents candidats.
Mais de tout temps, nous avons vu des chrétiens faire des choix différents au nom même de leur engagement chrétien. Seules sont incompatibles avec la foi chrétienne les prises de position contraires à la foi ou à la morale de l’Église. Et malheureusement, je dois reconnaître qu’il est parfois difficile d’y voir clair.
Comme ministres de l’Eglise, nous avons à inviter les chrétiens à éclairer leur conscience, à juger en leur âme et conscience et à faire les choix qui leur semblent les meilleurs. Par contre, nous devons impérativement demander à l’ensemble des chrétiens d’aller voter, car il s’agit d’un droit et d’un devoir pour tout citoyen.
Pour finir, je ne peux qu’inviter tous les chrétiens à porter dans la prière les prochaines élections présidentielles et législatives.
Que l’Esprit Saint puisse nous éclairer et nous conduire dans nos choix, sans jamais oublier que la Fraternité est un mot forgé par les premiers chrétiens et que la République a voulu intégrer dans sa devise. Alors, au-delà de toutes nos différences, découvrons la joie d’une vraie fraternité.
Avignon, le 10 mars 2017
Jean-Pierre Cattenoz, Archevêque d’Avignon